Faisons un petit point sur la réforme fiscale en cours, car ça peut sembler complexe, mais je voudrais juste m'assurer que personne n'est dupe.
Le gouvernement projette de supprimer le bouclier fiscal, symbole des cadeaux faits aux plus riches, avec en contre-partie un "léger" relèvement du seuil de déclenchement de l'ISF, de 790 000€ à 1.3 millions.
On est bien d'accord, ce package n'est pas obligatoire, on pourrait juste se contenter de supprimer le bouclier pour revenir à la situation d'avant 2007.
Parce que quand je prends mon boulier (oui, au Trésor, nous avons des équipements modernes), bouclier fiscal= 0.8 Mds€, et modification de l'ISF= 1.5 Mds€ de manque à gagner.
Donc si on totalise ces 2 mesures, ça donne au final: Budget de l'Etat + 0.8 -1.5= -0.7Mds€
700 millions d'euros de cadeaux supplémentaires faits au plus aisés, rien que ça! (en même temps, de nos jours, ça permet à peine de se payer un ou deux yachts).
Franchement, j'aurai pas osé faire un truc aussi gros, heureusement que la Libye est là pour faire passer la pilule.
A coté de ça, nous apprenons une hausse du prix du gaz de 5% au 1er avril (soit +20% en un an).
Ba oui, le gaz est indexé sur le pétrole, et comme c'est le bordel en Libye, qui représente tout de même 3% de la production mondiale (un pilier quoi), on ne peut que se résigner.
Sauf qu'indexer n'est pas joué.
En effet les prix du gaz se sont effondrés dans le monde depuis juin 2008, du fait de la surcapacité actuelle de production, ainsi, sur le marché de gros du gaz, les prix ont baissé (-30% entre novembre 2008 et septembre 2010).
Comment cela est-il possible? Y'a encore quelque chose qui m'a échappé, ça ne veut quand même pas dire qu'il y en a qui se sucrent dans l'affaire? Ca serait du jamais vu!
Parce qu'il faut savoir que l'indexation gaz-pétrole dont je viens de parler n'est plus forcément d'actualité.
GDF-Suez a renégocié ses contrats d'approvisionnement pour qu'ils ne soient plus entièrement indexés sur les produits pétroliers.
Mais le consommateur continue de payer son gaz au prix fort, selon une formule tarifaire fixée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et devenue obsolète depuis, puisqu'elle ne tient pas suffisamment compte de cette nouvelle donne.